Génération avec plus d’argent : quel est le classement ?

En 2023, l’Institut Sapiens délivre un constat qui bouscule les évidences : la génération Z affiche aujourd’hui une santé financière plus solide que celle de leurs aînés au même âge. Cette montée du niveau de vie, alimentée par l’investissement en ligne, une mobilité mondiale sans précédent et des manières d’épargner inédites, redistribue les cartes du jeu économique.

Mais derrière ces chiffres qui font tourner les têtes, la fracture demeure : certains jeunes surfent sur la vague de ces nouveaux leviers, d’autres restent enfermés dans la précarité. Ce classement inédit secoue la représentation que l’on se fait de la richesse chez les moins de 30 ans.

La génération Z, une richesse inédite sous la loupe

Sur le plan patrimonial, la génération Z ne fait pas que rattraper les anciens : elle redéfinit les codes. Nés après 1997, ces jeunes voient leur patrimoine moyen grimper à une vitesse qui détonne. Jadis, il fallait patienter, gravir les échelons et viser la propriété pour espérer rejoindre le club des nantis. Aujourd’hui, ce seuil s’abaisse, accessible à un nombre croissant de jeunes alors que l’économie fait grise mine.

Les chiffres 2023 de l’Institut Sapiens sont sans appel : la génération Z devance, à âge égal, ses aînés en matière de fortune. Ce contraste est flagrant si l’on compare avec les baby boomers, dont la richesse s’est bâtie sur la durée, au fil de l’ascension immobilière et d’une stabilité professionnelle alors courante.

Derrière cette percée, plusieurs moteurs : la démocratisation des outils financiers, la naissance de métiers inconnus il y a dix ans, et un monde ouvert aux opportunités internationales. Désormais, la notion de richesse s’applique à des profils multiples, bien loin des visages uniformes d’autrefois.

Quels sont les moteurs de l’ascension financière des jeunes d’aujourd’hui ?

La dynamique des 18-30 ans ne doit rien au hasard. Plusieurs ressorts la propulsent. Depuis 2021, le taux de chômage des jeunes recule continuellement, atteignant un niveau inédit depuis la crise de 2008. Cette embellie, confirmée par l’INSEE, s’explique en partie par la digitalisation des métiers et l’explosion des contrats courts, fragiles, certes, mais efficaces pour mettre un pied dans l’emploi.

Le revenu moyen des jeunes actifs suit la tendance. Le travail indépendant séduit, l’économie des plateformes démultiplie les possibilités. Pour beaucoup, la carrière linéaire n’est plus la norme : ils jonglent avec des emplois, des projets, parfois des entreprises naissantes. L’accumulation de capital s’accélère, même si le fossé reste marqué entre diplômés et non diplômés.

Pour mieux cerner les ressorts de cette ascension, voici les principaux leviers qui modifient la trajectoire financière des jeunes :

  • Recul du taux de chômage chez les moins de 30 ans
  • Essor des opportunités numériques, notamment dans la tech et le digital
  • Nouveaux modes de rémunération, du freelance à l’économie collaborative

Un autre facteur joue en coulisses : la structure familiale. Moins d’enfants par famille, cela signifie des héritages plus concentrés. Le partage, autrefois collectif, se fait désormais plus individuel. Ce phénomène, discret mais décisif, modifie la répartition du patrimoine au sein des jeunes générations.

Comparatif : la génération Z face aux boomers et millennials, qui domine vraiment ?

D’un côté, les baby boomers trônent toujours en haut du palmarès, détenant plus de la moitié du patrimoine des ménages français, alors qu’ils représentent à peine un quart de la population. Leur secret ? Un accès facilité à la propriété dans les années fastes, et la croissance continue qui a soutenu la valorisation de leurs biens.

En face, les millennials (nés entre 1981 et 1996) avancent sur un terrain miné : marché du travail fragmenté, logement inabordable, précarité rampante. Leur progression patrimoniale est freinée, l’écart avec les boomers se creuse, surtout sur la pierre.

Arrive la génération Z, qui entre en scène dans une période de transformations rapides. Leur rapport à l’emploi casse les codes : mobilité, pluriactivité, volonté de commencer tôt à investir. Pourtant, pour la majorité, le seuil de richesse reste encore loin. Les chiffres publics confirment : leur patrimoine moyen est inférieur à celui des millennials au même âge. L’épargne progresse, portée par le recul du chômage, mais les grands patrimoines restent entre les mains des plus âgés.

Pour visualiser les lignes de force entre générations, voici un panorama des caractéristiques majeures :

  • Baby boomers : domination sur le patrimoine immobilier et financier
  • Millennials : freinés par la difficulté d’accès à la propriété
  • Génération Z : de nouvelles stratégies, mais un patrimoine encore modeste

Les inégalités de richesse persistent, et les clivages générationnels restent nets, surtout entre héritiers et primo-actifs.

Composition de pièces et billets formant une flèche de croissance sur un bureau

Vers un nouveau paysage économique : quelles perspectives pour la génération Z et au-delà ?

En France comme ailleurs en Europe, une génération s’impatiente. Elle cherche l’équilibre entre stabilité et innovation, secoue les anciens repères et multiplie les pistes : mobilité professionnelle, diversification des revenus, investissement dès le plus jeune âge, souvent via les plateformes numériques.

Les baby boomers ont profité d’un contexte de reconstruction, puis d’expansion économique. Pour la génération Z, tout s’accélère, mais la route reste semée d’embûches : logement inaccessible, précarité du travail, inégalités de transmission. Le patrimoine médian demeure plus bas, mais les outils changent. La finance devient mobile, l’entrepreneuriat se démocratise, la liberté d’action s’impose comme priorité.

L’Union européenne prend le pouls de ces mutations et tente d’accompagner ces nouvelles ambitions : formation, mobilité, entrepreneuriat sont encouragés. Trois grandes tendances dessinent les contours du futur :

  • Revenus multiples : numérique, indépendance, micro-entreprises
  • Éthique renforcée : l’investissement responsable séduit de plus en plus
  • Flexibilité recherchée : la fidélité à un seul employeur devient l’exception

La sécurité financière reste un objectif majeur, notamment pour les jeunes femmes, qui continuent de subir un retard patrimonial. Le cap à tenir ? Réduire les fractures héritées, et donner à la génération Z les moyens de transformer l’essai. Sauront-ils, demain, imposer leur propre modèle de réussite ?