Parent laxiste : définition, conséquences et solutions pour l’éducation des enfants

Un enfant qui choisit son heure de coucher, picore dans le frigo à loisir et déclare la corvée des devoirs optionnelle : tableau de la liberté ou abandon en sourdine ? Sous les dehors paisibles d’un foyer sans cris, le vernis craque vite. Moins de règles, c’est souvent plus d’incertitudes, et l’enfance s’y perd.

À force de vouloir éviter les tempêtes et de redouter la frustration, certains adultes préfèrent la souplesse à toute épreuve. Ce n’est jamais par désengagement, plutôt par espoir d’une harmonie sans heurts. Pourtant, ce renoncement aux repères bouscule l’équilibre de la famille, tout en compliquant le chemin vers l’autonomie.

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Parent laxiste : comprendre ce que cela signifie vraiment

L’éducation laxiste, c’est l’art de ne pas baliser la route. Oubliées les frontières, envolées les consignes : l’enfant fait la loi, insuffle son rythme, et l’adulte s’efface en coulisses. Ici, pas d’affrontements, pas de refus net. Juste une atmosphère feutrée où le désir de l’enfant règne sans partage.

Le laxisme parental s’invite par petites touches : on cède, on contourne le “non”, on esquive la dispute. L’enfant finit par intégrer un scénario où tout se négocie, où l’opposition fond comme neige au soleil. Et c’est ainsi que naît l’enfant roi, convaincu que ses envies l’emportent sur tout, que l’autorité n’est qu’une variable d’ajustement.

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  • Le parent laxiste esquive la confrontation, préférant la paix à toute forme de limite.
  • Ce type d’éducation prive l’enfant de repères stables et de balises claires.

Ce modèle va à rebours de l’idée que grandir exige des repères solides. En apparence apaisant, le laxisme installe un flou qui désoriente. Livré à lui-même, l’enfant oscille entre liberté et désordre, sans jamais savoir où s’arrête le possible. Ce flou complique l’intégration dans le groupe, la gestion de la frustration, le respect de l’autre.

Quels impacts sur le développement et le bien-être de l’enfant ?

Un cadre mouvant, et c’est tout le socle intérieur de l’enfant qui vacille. Privé de limites, il avance en terrain miné, sans savoir sur quoi compter. Ce climat d’incertitude nourrit l’insécurité, freine l’apprentissage de la gestion des émotions, et rend la frustration insupportable.

Sur le plan du comportement, le constat est souvent sans appel : réactions impulsives, tendance à l’égocentrisme, difficulté à différer ses envies. Confronter un refus ou une contrariété vire au drame, l’intégration dans le groupe devient laborieuse. Parfois, la colère explose, l’agressivité s’invite dans le quotidien.

  • Difficultés d’apprentissage : concentration en berne, consignes ignorées, règles du jeu boudées.
  • Tensions familiales : la vie de famille se crispe, les conflits se multiplient, chacun avance à découvert.

Les recherches sont formelles : un enfant élevé sans repères clairs risque l’isolement, les difficultés relationnelles, et parfois des blessures intérieures qui laissent des traces. Faute de cadre, il cherche ailleurs ce qui lui manque, souvent dans la provocation ou la confrontation. Pour les professionnels, le vide éducatif rend aussi l’enfant plus vulnérable à la violence et aux dérives, faute d’avoir appris à composer avec les limites et l’altérité.

Entre mythe et réalité : ce que disent les spécialistes de l’éducation

La confusion est tenace : pour beaucoup, bienveillance rime encore avec permissivité, comme si écouter voulait dire céder sur tout. Isabelle Filliozat, psychothérapeute, dissèque cette confusion : à ses yeux, la bienveillance s’appuie sur des repères nets, sans jamais sacrifier l’écoute. Les besoins affectifs, oui ; l’absence de cadre, non.

Catherine Gueguen, pédiatre, défend une éducation positive qui allie fermeté et respect. Fixer des règles justes et sans violence, voilà le socle sur lequel l’enfant peut s’appuyer. Maria Montessori, elle, a toujours défendu l’équilibre entre discipline et liberté : pour elle, l’autonomie se construit dans un environnement structurant, pas dans le flou.

Du côté de la parentalité consciente, Maude de Mère …Credi ! cherche un point d’équilibre entre écoute et cadre familial. Cyrielle Soulbieu, qui accompagne les parents d’enfants neuroatypiques, le confirme : le besoin de repères ne connaît ni exception, ni contexte particulier.

  • L’éducation bienveillante privilégie la communication, mais ne sacrifie jamais la clarté des repères.
  • L’éducation positive conjugue fermeté et douceur, bannissant toute violence éducative.

La science est unanime : confondre l’écoute avec le laxisme, c’est écarter la responsabilité du parent. Ce qu’il faut, c’est un cadre solide, une oreille attentive, et la conviction que l’un ne va pas sans l’autre pour aider l’enfant à s’épanouir.

parent laxiste

Des pistes concrètes pour retrouver un équilibre parental

Retrouver un cap éducatif, c’est d’abord assumer pleinement son rôle d’adulte. L’éducation bienveillante s’appuie sur l’empathie et la communication, mais ne gomme jamais la nécessité de fixer des repères. Ce n’est pas abdiquer, c’est expliquer, rassurer, poser des règles compréhensibles pour l’enfant tout en accueillant ses émotions. Ce cadre, loin d’emprisonner, tisse la sécurité du quotidien.

L’éducation positive n’oppose jamais fermeté et bienveillance. Elle trace des frontières, encourage les initiatives, valorise les efforts. Le parent structure, accompagne, soutient la coopération et la confiance en soi. Un enfant sécurisé dans un cadre cohérent ose plus facilement l’autonomie, la prise de risque, la relation à l’autre.

  • Adaptez les règles à l’âge et aux besoins réels de l’enfant, sans ambiguïté.
  • Argumentez vos décisions. Accueillez l’opposition, montrez-lui qu’elle a sa place.
  • Laissez l’enfant expérimenter, mais dans un périmètre clair et rassurant.

Construire une parentalité consciente, c’est s’ancrer dans l’équilibre : observer, ajuster, dialoguer sans fin. Cette vigilance quotidienne façonne une relation solide, où la confiance fait front commun avec le cadre. Loin de la dérive permissive, c’est là que se joue l’avenir, entre sécurité et liberté apprivoisée.

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