Chercher un trésor sans creuser ? Les nouvelles méthodes de détection utilisées à Lorient pour le Trésor du Faouëdic.

Depuis la découverte d’archives laissant penser que le trésor du Faouëdic datant de 1944 serait enfoui dans le sous-sol de Lorient, la question se pose : comment explorer cette piste sans creuser ni détruire les lieux ?
Les chercheurs privilégient aujourd’hui des méthodes non destructives, à la croisée de la science, de la géologie et de la technologie.

Une approche scientifique avant tout

Jean Guilbert, à l’origine de la découverte documentaire, a été mis en contact avec des experts en géotechnique et en conservation du patrimoine pour éviter toute atteinte au site.
Plutôt que de forer, il s’appuie sur les techniques utilisées par les archéologues urbains, capables d’explorer les structures souterraines sans abîmer les bâtiments.

Le géoradar : voir sous la terre sans creuser

Le géoradar (GPR) est l’outil le plus courant. Il envoie des ondes électromagnétiques dans le sol, qui renvoient un signal lorsqu’elles rencontrent des variations de densité.
En pratique, cela permet de détecter des cavités, murs anciens, ou coffres enfouis jusqu’à plusieurs mètres de profondeur.
Utilisé à Lorient pour d’anciennes fouilles autour de la base sous-marine, cet outil pourrait aider à localiser la « cavité de 1m³ » mentionnée dans le plan cadastral de 1943 retrouvé par Jean Guilbert.

Endoscopie des murs et planchers

Lorsqu’une zone suspecte est repérée, les experts peuvent pratiquer une micro-perforation dans le mur pour y introduire une caméra endoscopique.
Cette technique est fréquemment utilisée dans les bâtiments historiques, car elle ne provoque pas de dommage structurel.
Elle permet de vérifier l’existence de vide maçonné, cache ou conduit muré, comme ceux souvent aménagés dans les bâtiments d’époque.

Imagerie souterraine 3D

Les dernières innovations combinent le géoradar, la tomographie électrique et la modélisation 3D pour reconstituer virtuellement le sous-sol.
Lorient, reconstruite après-guerre sur ses propres ruines, offre un terrain complexe : entre fondations d’avant 1944 et structures modernes, la modélisation numérique permet de croiser les plans d’époque et les cartes actuelles.

Une méthode respectueuse du patrimoine

Les villes favorisent souvent l’emploi de ces techniques dans le cadre des recherches patrimoniales.
Elles permettent d’éviter les fouilles destructives tout en protégeant les bâtiments inscrits à l’inventaire.
Si le trésor devait être confirmé, il serait découvert sans pelle ni pioche, mais grâce à la précision technologique et à la patience des chercheurs.